Commémoration du 14 juillet.
Discours de Mme Bernadette BERTET, Maire par interim de la ville de BOUAYE
Madame la Députée,
Madame, Monsieur nos Conseillers départementaux,
Monsieur le Président et Mesdames, Messieurs les représentants de « l’Union Nationale des Combattants de Bouaye »,
Messieurs les représentants des forces de gendarmerie nationale,
Mesdames, Messieurs les sapeurs-pompiers volontaires du Centre d’Incendie et de Secours de Bouaye,
Chers collègues du Conseil municipal,
Mesdames, Messieurs
Je vous remercie de votre présence à notre rassemblement républicain pour célébrer à Bouaye notre fête nationale sans notre maire, Jacques Garreau, puisqu’il reste, à ce jour, sous suivi hospitalier.
Le 14 juillet, à l’occasion de la fête de la fédération de 1790, a été instauré pour célébrer l’unité de la Nation française à laquelle notre histoire a associé la République et ses valeurs de LIBERTE, d’ÉGALITÉ et de FRATERNITÉ.
Célébrer l’unité de la Nation et ses valeurs, c’est célébrer ce qui fait le ciment, le pacte tacite entre chaque citoyen et l’Etat auquel, dans les démocraties, les citoyens délèguent les grandes fonctions qui nous permettent de vivre ensemble, en sécurité, sans subir la loi du plus fort. C’est le fameux « contrat social » décrit par Jean-Jacques Rousseau.
Et bien, je pense que nous pouvons assez vite nous accorder sur le fait que notre « Contrat social » en France est sérieusement écorné.
Les grandes fonctions déléguées vont mal :
- Tous les services publics ont vu leurs moyens réduits, ont vu les conditions de travail se dégrader et par conséquent peinent à recruter, ce qui n’arrange rien.
- La justice n’arrive plus à répondre aux besoins dans des délais acceptables et utiles.
- Même nos forces de l’ordre ne peuvent répondre à toutes nos attentes en matière de sécurité. En particulier, elles n’arrivent pas à endiguer les trafics de drogue. Trafics qui gangrènent peu à peu toute notre société.
Lorsque l’Etat n’arrive plus à réguler ce qui devrait être de son ressort, lorsqu’il n’écoute plus les citoyens, ne transmet plus les valeurs républicaines, alors émergent les violences qu’il est pourtant sensé contenir.
La violence est très présente, sous diverses formes, au sein de notre société :
- Dans les familles où de trop nombreuses femmes sont victimes de la violence masculine. Nous sommes en 2023. Combien d’années faudra-t-il encore pour que l’Etat mette fin aux féminicides dont le nombre, d’année en année, ne chute toujours pas ? L’Etat français doit s’inspirer des politiques qui ont porté leurs fruits, comme en Espagne par exemple.
- La violence, nous l’avons très récemment vu s’exprimer dans les émeutes qui ont touché 553 communes, provoqué plus de 12 000 incendies de voitures, incendié ou dégradé 2 500 bâtiments dont 105 mairies et 168 écoles.
L’immense frustration d’une partie de la jeunesse française nous a explosé au visage avec son cortège de destructions de tout ce qui pouvait être symbole de notre nation, avec aussi ces pillages de commerces très ciblés.
Après une semaine d’émeutes jamais autant disséminée sur le territoire national, le nécessaire apaisement s’est fait et c’est désormais le temps de la réflexion. Qu’allons-nous en tirer comme conséquences ? Quelles actions fortes, et dans la durée, l’État va-t-il s’engager ? ou bien comme l’autruche, garder le nez dans le sable ?
Cette année, notre nation a aussi été victime d’une violence plus sournoise, je veux parler de celle générée par la politique ultra-libérale portée par notre Président de la République. Alors que 70% des Français ne voulaient pas de la réforme des retraites proposée, imposer celle-ci envers et contre tout, c’est bien là une violence politique et sociale qui génère énormément de ressentiments. Il en ressort que les sondages nous annoncent une forte attirance de nos concitoyens pour l’extrême-droite, l’histoire en est pleine d’exemples, ne règle jamais les problèmes, c’est un leurre, qui, en désignant des boucs émissaires, n’apaise pas la société mais ajoute de la haine, de la violence là où les tensions sont déjà vives.
Enfin, l’expression ultime de la violence, la guerre est à quelques milliers de kilomètres de nous en Europe. Ce conflit en Ukraine voulu par les dirigeants russes s’est déjà traduit depuis 1 an et demi par des milliers de morts parmi la population civile ukrainienne.
Espérons pouvoir un jour célébrer la paix et la liberté pour les Ukrainiens.
Vivre sans violence,
Agir sans violence,
Voilà un « bel idéal » certainement difficile à atteindre, mais c’est dans cette direction qu’il faut œuvrer à l’exemple des Angela Davis,Ghandi, Martin Luther King, Nelson Mandela qui nous ont montré que cet idéal permet de faire grandir l’humanité qui est en chacun de nous.
Puisse notre Nation et ses dirigeants s’en inspirer pour aborder les défis de notre temps.
Après avoir partagé ces modestes réflexions, je vous souhaite, mes cher-e-s concitoyennes et concitoyens, un très bon 14 juillet !
Vive la Démocratie !
Et Vive la République !